samedi 20 juin 2009

Test de Condemned 2

Plate forme : Xbox 360                  Recommandation : 18+
Nombre de joueurs : 1 à 8             Genre : FPS/Horreur

Le survival-horror est un genre que je trouve pour ma part bien sous estimé, d’une part a cause de ses codes préétablis depuis toujours, a savoir : un personnage lent dans une ambiance sombre et glauque, disposant d’un arsenal restreint et devant affronter toute une ribambelle de monstres le tout saupoudré d’énigmes très tordues allant a l’encontre même de la logique humaine.
C’est alors que les petits gars de chez Monolith Studios ont eu l’idée pour le moins saugrenue de mélanger deux genre qui semblent à première vue ne pas aller ensemble : Le FPS, genre bourrin par excellence, ou la notion de peur n’existe pas et ou il est plus naturel de se déplacer rapidement, (rappelez vous vos soirées endiablées de Quake 3…) et le survival, qui semble donc être son parfait contraire.
Mais le défi fut relevé une première fois en 2005, avec Condemned : Criminal Origins, mêlant adroitement ces deux genres, comme certains trempent leur fromage dans le café. Un jeu qui avait marqué l’esprit de tout ceux qui y avaient joué, pas exempt de défauts, il restait tout de même un véritable coup de maître et une approche vraiment intéressante  de ce genre qui commençait véritablement a tourner en rond, même si l’approche effectuée par les biohazard est innovante, elle se contente de transposer le principe de la série dans une ambiance  plus action.
Or ici, nous nous intéressons à la suite du jeu qui –selon moi- à réussi a lui seul à réinventer le principe même de l’horreur tel qu’on le connait… tel qu’il aurait toujours du être…

Ehhh t’as pas 100 balles?

Condemned 2 est donc la suite directe du premier opus, se déroulant deux ans après les événements de celui ci, on y retrouve un agent Thomas (le héros) désabusé, sans doute traumatisé de sa dernière expérience d’agent du FBI avec un tueur en série sadique. Il décide par la suite de démissionner et nous le retrouvons seul, le teint blafard, les yeux jaunis par l’alcool, les vêtements en lambeaux en train de mélanger allégrement boissons et médicaments, le tout servi dans une atmosphère glauque a souhait. Notre homme à été relooké pour l’occasion et gagne par la même occasion ce qui lui manquait cruellement : un charisme, jugez plutôt :

Condemned 1                                    Condemned 2
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Dès la scène d’introduction, on est tout de suite dans l’ambiance de ce que le titre nous réserve par la suite; entre hallucinations, sang, malaise et violence, autant dire que l’on est absolument pas trompé sur la marchandise.
Fini le Bureau Fédéral d’Investigation, vous appartenez désormais à la rue et a tout ce qu’elle compte comme dangers et autres insanités. Vous êtes un clochard, vos amis sont des clochards, et vous êtes plongé dans cet univers de manière remarquable à compter des 5 premières minutes de jeu et ou la seule chose qui vous permet de ne pas déprimer autant que le héros est d’écraser un rat qui passait par la. Ce détail mis à part, le jeu est un hymne à la déprime, l’incarnation d’une descente aux enfers, sans aucun compromis ni lueur du moindre espoir.

La première chose que l’on remarque en jouant, et c’est sans doute le plus frappant, il est impossible de sauter ! Oubliez Halo, oubliez quake, Condemned est un jeu ou le personnage principal dispose d’une inertie si lourde, qu’on a presque l’impression de diriger un tank. C’est après de longues minutes que l’on se rend compte que ce qu’on prenait pour un tank était en fait un humain. Chose qui n’existe pas en temps normal dans tout bon FPS qui se respecte.
Le jeu se veut soucieux d’un certain réalisme, et prône, comme son prédécesseur, l’utilisation de toute forme d’arme que vous trouverez sur votre chemin, vous n’aurez recours aux armes a feu qu’un nombre limité de fois dans le jeu et dans des quantités qui feront pester tous les fous de la gâchette.
Notons aussi qu’il est possible d’avoir une seule arme a la fois, toujours par souci de logique, qu’elle sont cassables et incroyablement variées, mais nous y reviendrons pendant le détail des aspects du jeu.

FBI clodos disparus
Tout d’abord, et même si le jeu n’est pas dans le haut du panier, il est assez agréable de constater le boulot impeccable effectué sur condemned 2, ombres, lumières, animation, rien n’est laissé au hasard. Il est assez cocasse de constater que ce jeu qui affiche un univers aussi sale est d’une netteté sans commune mesure, je m’explique : la plupart des jeux à part de rares exceptions, affichent bien souvent des textures plates et plutôt illisibles plus l’on s’en approche. On assiste ici a l’effet contraire, et plus l’on s’approchera d’une texture, d’une écriture, etc… plus celle ci se verra nette et sans bavure. Un effort considérable qui corrobore bien un autre aspect du jeu : l’enquête.
Ces phases de jeu ce sont fortement étoffées depuis le premier opus, il est désormais nécessaire, grâce a la panoplie d’objets qui vous sont fournis  (lampe a UV, GPS, détecteur et APN) de décrire vous même les scènes de crime, de manière très précise (Homme ou femme, blessure, quel type d’arme, trace de sang, etc…). Ces phases agissent dans le fond tel un mini jeu, car vous serez noté sur votre perspicacité, et surtout votre rapidité a agir, allant du “Parfait” au “Nul”, toutefois, bien plus qu’un simple mini-jeu, cela reste définitivement une des meilleurs idées du titre. Le résultat des analyses vous sera donné par Rosa, qui elle aussi a bien maigri depuis l’épisode un, via une sorte de PDA, qui n’est pas sans rappeler le codec de Metal Gear Solid.
La musique est comme toujours dans ce genre de jeu, discrète, mais souligne parfaitement les moments calmes et moments d’action.
Mais condemned 2 c’est également un level design qui signe la un presque sans faute : Au cours des 11 mission qui parsèment le jeu et ce même après un début plutôt poussif, on observe que l’intensité des niveaux va crescendo a partir du niveau 4, multipliant les approches, les façons d’agir et les situations parfois totalement inattendues, tantôt infiltration, tantôt poursuite. Malgré un dernier niveau qui ne tient pas vraiment ses promesses, il serait difficile de blâmer les concepteurs, tant l’aventure a été riche en émotions…


Jte casse la bouche batard
Et des émotions vous en vivrez une certaine dose, le bestiaire est bien la pour vous le rappeler, entre les clodos, les fous avec un masque de clown, les junkies, les monstres, les apparitions. Dotés pour la plupart d’une IA assez bien relevée, qui cherchera souvent a s’enfuir pour vous prendre en traitre plutôt que de venir tranquillement se faire tabasser. Et c’est la que nous arrivons au système de combat, basé essentiellement sur le combat a mains nues et/ou équipé d’un élément du décor qui va du plus simple (batte de base ball) au plus étonnant (une cuvette de toilette), presque tout ce que votre esprit malade imaginera sera transformable en arme, tel le Jackie Chan des clodos, le héros violentera ses adversaires avec ce qui lui passera dans les mains
Ce système donc repose sur une base simple, la gâchette droite contrôle le bras droit, la gauche le bras gauche, les deux ensemble servent a bloquer, et leur bonne utilisation permettra au joueur de faire des combos ainsi que des actions contextuelles qui se finiront souvent en un “finish move” des plus violent, pour cela, il suffira simplement d’attraper l'ennemi étourdi et de l’amener a l’endroit désiré dans le décor, vous n’aurez plus qu’a savourer les têtes écrasées, les corps calcinés et les membres explosés qu’auront engendré votre soif destructrice

C’est ainsi qu’au bout de la douzaine d’heure que compte le jeu, ce qui est remarquable pour ce genre, vous en ressortirez heureux et comblé, mais encore marqué par toutes les horreurs que vous aurez pu voir le long de l’aventure, des images plein la tête. Il est d’ailleurs très difficile de dire quel a été le meilleur passage, ils méritent tous votre attention, et il serait bien dommage de se priver d’un tel condensé de bon jeux, surtout par les temps qui courent.

Mais encore?
Notez aussi qu’un mode multijoueur jusqu’a 8 est disponible. Si celui ci n’est pas inoubliable, il à au moins le mérite d’exister, et est toujours joué même 2 ans après la sortie du titre !
Vous pourrez également vous venger sur le mode défi, qui comme son nom l’indique vous demande de réaliser un certain objectif en un minimum de temps. Du dispensable en somme qui ne doit pas vous éloigner de la perle RARE qu’est ce jeu. Et j’insiste la dessus en disant qu’un mélange aussi probant d’ambiance, de gameplay et de level design se doit d’être tout du moins essayé, pour ne pas dire acheté en urgence, offrez vous ce pur moment de flippe, vous savez, comme un certain Silent Hill 2 en son temps…
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Graphismes : 15/20
Le beau côtoie le moins beau mais dans l’ensemble on assiste a un très bon résultat qui vous surprendra plus d’une fois

Son : 15/20
Des tonalités parfaitement dans l’ambiance, qui auraient méritées d’être encore plus poussées pour arriver à un degré d’immersion exceptionnel

Gameplay : 18/20
Intelligent et fort bien conçu, il est assimilable facilement et regorge de subtilités par la suite

Durée de vie : 14/20
Douze heures auxquelles on ajoutera un mode multijoueur en demi teinte et cela vous donnera un bon rapport qualité prix

Total : 17/20
Quelle joie ! Après avoir perdu la foi dans les Silent Hill, je vois en ce condemned 2 le moyen moderne et ludique de faire du survival horror, la relève est assurée, chantons en cœur !

Note personnelle : Quel jeu mes amis quel jeu ! Après un départ qui m’avait assez refroidi, autant dire que la suite intervient comme un bonbon qui pétille, un souffle d’air frais sur un genre qui sentait le moisi, explosant chaque limite du genre pour le transposer dans une nouvelle dimension, a tel point que l’on se demande comment l’on a pu faire pour ne pas y avoir pensé jusque la. Une narration digne d’un bon polar que j’ai dégusté d’un trait. Laissez vous plonger, pour les pauvres 15€ que valent le titre, ce sera sans doute une des meilleurs affaires de votre vie, pourquoi attendre?

2 commentaires:

Cod a dit…

Content de voir que tu ne lâches pas l'affaire ! :D
Très bon test, peut-être encore plus poussé que le premier.

Je n'ai comme tu le sais pas encore eu l'occasion de me faire ce condemned 2 (juste testé la démo) mais j'ai retourné dans tous les sens le 1 (ou de moins compte le faire =P si j'ai oublié des détails) et j'en suis un très très gros fan ! Je fus même avant toi, convaincu de la véritable petite révolution qu'il représentait pour le genre et complètement conquis par l'ambiance très "seveniesque" dans laquelle il proposait de s'immerger.

Pour les similitudes avec le 2, je me souviens que dans le premier les ennemis étaient déjà criant de réalisme de part des animations incroyable et une des meilleurs IA jamais faite, puisque développée par les créateurs de la reference dans le genre, FEAR.

Enfin bref, je partage ton enthousiasme pour cette série et même si je ne suis pas d'humeur ces temps ci à me taper un weekend déprime (autant le dire, ce jeu casse complètement le moral tant son ambiance et glauque), j'avoue que je ne passerais pas à côté si le hasard me fait tomber dessus à petit prix.

Bon test et mes encouragements pour la suite ;)

PS: bon, parce que tu l'as cité et que je tiens à faire mon fanboy jusqu'au bout, dans halo aussi il y a le syndrôme des textures qui sont de plus en plus velle au fur et à mesure que tu t'en rapproches. C'est rare et comme tu l'as dit, fort appréciable! =)

Gorepheus a dit…

Merci du comm =)
En fait le truc que tu as oublié dans le 1 c'est surtout les fameuses plaques et les oiseaux morts, ça ne sert pas qu'aux succès mais ça te débloque de quoi étoffer l'histoire dans les bonus.
Et personnellement je compare plus le 2 a un épisode de série policière, les meurtres étant moins scénarisé que dans le 1, voila voilou a la semaine prochaine!