lundi 18 juillet 2011

Les grandes interrogations du quotidien (1)

Je me suis souvent demandé ce qui poussait les gens qui ont la quarantaine à avancer, à se lever le matin, à se crever le cul toute la sainte journée à la recherche d'une quelconque satisfaction pécuniaire, pour au final renier leur enfance au profit de leur avenir.
Enfants pourtant, il y'a de cela quelques années, il ne leur semble pas difficile de construire une vie propre et sans bavure.
Pourtant d'aucun n'a connu la guerre, certains sans doute une enfance difficile, mais ce n'est pas évident à dire, à comprendre, le passé reste le passé, évasif et imprécis.
N'avez vous jamais remarqué? Demandez à un de vos parents de vous raconter son enfance, il le ramènera principalement à 3 choses : La discipline, leurs bêtises d'enfance et enfin leurs amours.
Pas que cela me dérange le moins du monde, mais alors que pour ma part je parle de mon enfance avec enthousiasme, voir tristesse pour certains moments, les autres ne semblent pas pouvoir en extirper la moindre émotion, la moindre nostalgie. Ils ne renient certes pas ce qui fait leur passé, mais cette vie ne semblera jamais leur manquer

J'ai donc décidé de répondre à cette grande interrogation, je me permettrais juste de rappeler que je ne me fonde sur rien de vraiment concret, mais je pense que l'ensemble de mes idées mises à plat pourront former en enchevêtrement cohérent et par delà même, un joli début de réponse.

Le rejet pour ne pas regretter
Généralement lorsque l'on rejette quelque chose, c'est d'une part pour l'éloigner de nous et d'autre part pour tenter de ne plus y penser, on peut rejetter quelque chose qui nous dégoutte, comme certaines personnes (de manière totalement physique), les phobies et j'en passe. On peut également rejeter les gens et les choses vis à vis de leurs idées et de l'image qu'ils/elles véhiculent.
Enfin, et c'est tout de même courant, on rejette tout ce qui nous semble un frein, un boulet à notre "avancée sociale", comme si se séparer d'une partie de nous même servirait notre cause future.
Il est en effet difficile de se dire que l'insouciance, le jeu, l'innocence, aussi importantes et source de bonheur furent-elles, nous entravent et ne sont "pas utiles" à notre développement futur
C'est cette idée en tête qui s'implante malicieusement en chacun de nous. Si les "adultes" (au sens très mature du terme)l'ont maintes et maintes fois expérimenté, je ne suis pas pour autant sur qu'ils l'oublient totalement, il est impossible de rejetter intégralement quelque chose qui a fait notre bonheur, c'est d'ailleurs sur cette simple raison que va se poursuivre mon raisonnement

Ce souvenir intact qui revient...
Malgré tous les efforts que l'on peut déployer pour tenter de vivre comme un adulte, être responsable et sérieux, il ressortira toujours de nous ce petit truc caché au plus profond de nous, des fois volontairement, comme une petite folie que l'on se fait à soi-même, des fois insidieusement, comme un souvenir gravé dans notre mémoire qu'il est impossible de faire partir. L'un est une formalité, que l'on fait finalement machinalement pour ne pas se dire que l'on à perdu notre innocence, un geste administratif égal à celui de payer sa facture de téléphone tous les mois, une obligation pour ne pas tomber dans la routine que l'on s'impose la plupart du temps; l'autre est un message qui vient du coeur et qui déclenche chez nous de vives émotions,le plus souvent à la vue ou la rencontre d'un proche, d'un être cher, que l'on ne croyait ne plus pouvoir revoir.
C'est d'ailleurs à ces instants que l'on s'aperçoit que l'enfance tient une place importante dans la vie d'une personne, aussi fondamentale que peut l'être une la pâte pour une pizza ou le nutella sur le saucisson, cette base que l'on voudrait oublier nous revient bien souvent "en pleine gueule" sans que l'on puisse rien faire, ce qui m'amène à mon dernier point

Mais alors pourquoi?
Pourquoi? Parce que il faut bien l'avouer, tout le monde se fout pas mal de ce que vous connaissiez durant votre jeunesse, le club Dorothée, les Lego, les glaces au nougat et le jeu ne seront plus vos sujets de conversation, sauf exception (boite jeune "et dynamique") vos nouveaux sujets, que vous allez devoir aimer sont : Les blagues potaches, Plus Belle La Vie, le foot, les bagnoles, la cuisine (ca encore...) et si éventuellement vous avez de la chance, Simon de la compta, le coincé vous parlera avec passion de son mac acheté a crédit pour utiliser word et internet explorer SANS VIRUS attention (mais passons)
Inutile aussi de connaitre de nombreuses choses sur le cinéma la musique, et les arts numériques. Contentez vous de connaitre Johnny Hallyday, Avatar et la Joconde et vous serez des leurs. Ne tentez jamais de leur parler de Lynyrd Skynyrd, Memento ou de Giorgio De Chirico (Je sens que ça va googler sec sur celui la)au risque de passer pour un type qui se la pête drôlement.

C'est donc pour ca que j'ai renié mon enfance?
Pas exactement, le travail comme chacun sait permet d'avoir de l'argent, argent qui sert comme chacun sait à s'acheter des choses, des choses que l'on aurait aimé avoir étant enfant (en plus des factures cela va sans dire)
C'est alors ici que l'on touche le paradoxe. On travaille et l'on renie son enfance pour pouvoir obtenir ce que l'on désirait étant enfant (grosse voiture, restaurants, objets divers), ainsi notre rêve d'adulte serait t'il donc de réaliser notre rêve d'enfant? On pourrait donc dire que l'aboutissement d'une vie se situerait Au 1/4 de notre vie et non plus a 70 ans?

Si cette théorie peut se tenir pour une personne seule, elle est ébranlée par les personnes en couple qui ont des enfants.
A partir de l'instant ou un couple quel qu'il soit, donne naissance à un enfant, l'envie de réaliser leur projet d'enfant s'amenuise car il bien plus facile de projeter ses rêves sur son enfant, car l'homme peut voir en lui le receptacle de son enfance précédemment perdue, il vit ainsi par procuration sa propre enfance, tentant de reproduire ou de ne pas reproduire les choses qui l'ont marqué en bien ou en mal durant sa propre enfance.
Ainsi, on en revient toujours au même point, l'homme travaille pour réaliser un rêve d'enfance et non pas pour s'épanouir dans une vie d'adulte comme il le laisserait entendre dire.

Mais alors...
Que penser des gens qui font "carrière" dans un métier qui leur plait et qui semble leur apporter satisfaction?
A cela je répondrais simplement qu'ils cherchent simplement à réaliser leur r^ve eux aussi. Pour explication, soit leur vie enfant était dure ou banale et manquait de reconnaissance, ils agissent donc ainsi par rapport à l'image qu'ils se se sont faits d'eux même.
Pour les gens aisés et riches dont l'enfance fut parfaite, la chose est différente bien que le résultat soit le même, l'individu cherchera a faire aussi bien que les autres membres de sa famille et des espoirs placés en lui depuis l'enfance. Bien sur si ces espoirs ont grandi en lui comme un but à atteindre, dans le cas contraire il s'attellera lui aussi a la réalisation d'un rêve d'enfance, peu importe qu'il soit glorieux ou pas

J'en arrive donc à la conclusion que l'on ne peux pas vivre sans enfance, nous sommes construits par rapport à notre enfance et oeuvrons dans le seul but de connaitre l'aboutissement d'un rêve d'enfant, que ce soit de manière personnelle ou détournée, par le biais d'un autre.
Difficile donc de dire ce qui nous pousse à être ainsi, difficile de voir quel logique nous pousse à agir comme cela. Sans doute essayons nous de nous protéger, sans doute souhaitons nous se sentir exister et vivre.

Pourquoi cet article?
Parce que je me sentais le besoin de mettre des mots sur cette question qui me turlupine depuis de nombreuses années, mettre des mots sur ma propre difficulté à changer pour devenir "adulte", refusant jour après jour de perdre cette innocence que j'affectionne tant, voyant dans l'évolution des responsabilité, cette terrible épée de Damoclès prête à s’abattre sur mes souvenirs. Je ne suis pourtant pas atteint d'un quelconque syndrome de Peter Pan, j'aime la vie, j'aime (parfois) les gens, même si parfois, s'ouvrir au monde et aux réalités m'est proprement insupportable.
Pourtant mon envie d'avancer est la, je voudrais évoluer socialement mais cela passera inévitablement par la case changement, mais je crois, maintenant que j'ai confié tout cela au monde entier (et à toute personne prête à le lire) je suis prêt à avancer.
Je suis prêt a répondre à tout commentaire/débat susceptible de faire avancer mon idée. N'hésitez pas !

A bientôt pour une Gorepheus rubrique bien moins sérieuse !